mettre en place une
animation de grande classe
(Partie I)
1. Les techniques d'animation
Banque de question
(pour 6
à 20 personnes)
Cette forme
permet de déblayer une problématique, de l'approfondir, d'en formuler d'autres
plus pertinentes pour le groupe en fonction de ce qu'il a exprimé.
Une problématique ou un
sujet est proposé à l'assemblée.
Chaque participant-e prend 5 minutes seul-e
pour écrire une question qui le/la travaille en rapport avec
le sujet. Ensuite les participant-e-s se retrouvent en grand groupe et toutes les questions sont déposées dans un
chapeau.
Chaque participant-e-e
tire
alors au sort une des questions (si c'est la
sienne, il/elle
en
prend une autre). Une personne commence
par lire
la question qu'elle a piochée. Le but du jeu n'est pas d'y
répondre mais d'essayer d'exprimer comment on comprend la question, les problématiques que cela nous évoque. Les autres écoutent.
Si un-e participant-e
trouve que ce qui vient d'être
exprimé rejoint la
question qu'elle/il a pioché, elle/il prend la parole et à son
tour exprime comment elle/il comprend sa question. Et ainsi de suite
jusqu'à épuisement des questions.
Rivière
(pour 20
à 100 personnes)
Un trait est dessiné au sol. L'animateur/trice demande aux participant-e-s de se positionner de chaque coté en fonction d'une problématique. (Par exemple : faut-il interdire de fumer dans tous
les lieux publics ? ). Elle/il demande à un-e participant-e d'exprimer pourquoi elle/il a
choisit ce coté. La personne argumente en essayant de convaincre les personnes qui sont de l'autre
coté du trait.
Ensuite l'animatrice/teur propose
à
une
personne
de
l'autre côté de
s'exprimer. Cette personne va aussi essayer de convaincre l'autre bord. A chaque fois les
participant-e-s peuvent changer de coté en fonction des arguments avancés et l'animatrice/teur
peut leur demander ce qui les a fait changer d'avis. On peut se donner comme objectif de
trouver une proposition qui convienne
à tout le monde en fonction de ce qui est exprimé (par ex : on peut fumer dans des endroits
publics s'il y a un lieu réservé aux fumeurs avec extracteur
de fumée, comme ça on respecte tout le monde). Cette forme permet à l'ensemble
des participant-e-s d'intégrer
progressivement de nouveaux points de vue pour arriver à un consensus sur une proposition
simple.
Les
Post-It (ou « Les
petits
papiers »)
La ou les problématiques de l’atelier (3 maximum) sont exposées sur
des
feuilles de paper-
board, un mur ou un panneau. Les participant-e-s sont invité-e-s à inscrire
sur des papiers
préparés à l’avance ce qu’ils pensent de ces sujets, en un ou deux mots, ou formules simples
par
papier. Il n’y a pas forcément de limite aux nombres de papiers. Chacun-e-s fixe ses
papiers, au
fur et à mesure,
sur
les
problématiques
concernées. On peut
regrouper,
commenter,
déplacer les papiers des uns et des autres.
Cette technique
permet d’aborder
un sujet de façon ludique et exhaustive.
Les papiers peuvent être regroupés
par
thématiques, qui seront traitées en
suite séparément, ou en petits groupes.
Le grand AXE
(10 à 100
personnes)
Un repère orthonormé
est dessiné sur le sol avec des propositions au bout de ses axes (par exemple : « légitime/pas légitime » ; « je participe/ je ne participe pas »). L'animateur/trice exprime une action (par exemple : manifester contre la guerre). Chaque participant-e va se
positionner dans l'espace en fonction de
ce qu'elle/il pense. L'animateur/trice demande à certaines personnes d'exprimer pourquoi elles se sont positionnées à
l'endroit où elles sont. En fonction de ce qu'exprime la personne, les autres
participant-e-s ont la possibilité de se
repositionner. Il n'y
a pas de débats, ce sont des points de vue différents qui s'expriment. Par contre si quelqu'un-e veut absolument exprimer sa position, elle/il peut demander la parole.
Ensuite l'animateur/trice exprime une autre action et les participant-e-s se placent de nouveau.
Cet
outil permet de visualiser la position du groupe par rapport
à certains sujets. Il est
important de formuler
les
propositions liées aux axes sans jugement de valeur pour ne pas considérer
que
ce soit bien ou mal quand on se positionne
à un endroit.
Le petit AXE
(pour 6
personnes)
Sur une feuille au
milieu de la table, un repère est dessiné avec des
propositions à chaque bout
(exemple : « j'ai l'impression d'être entendu-e » / « je n'ai pas l'impression d'être entendu-e »
;
« je me sens proche des institutions » / « je me sens loin des institutions ») de la même
manière que pour la technique du grand axe. Chaque participant-e colle une gommette la/le représentant à l'endroit où elle/il se positionnerait par rapport aux axes du repère. Chacun-e à
son tour explique
au
reste du groupe
pourquoi elle/il s'est mis-e
à cet endroit (par exemple : «
je me sens proche de l'institution parce que je suis élu-e mais je n'ai pas l'impression d'être entendu-e parce
que je fais partie d’un
groupe politique
très minoritaire).
Cet
outil permet d'impliquer les participant-e-s en les faisant rentrer dans le vif du sujet par
un positionnement personnel. Il permet donc de faire connaissance en lien avec
la problématique
du débat (par exemple :
comment se faire entendre de l'institution ?)
Quescussion
(source BSQF (http://bsqf2009.univ-lyon1.fr/)
Une quescussion est
un
type de discussion qui est conduite entièrement sous forme
de
questions.
Elle s'est avérée très utile en explorant une série de sujets, particulièrement les controversés,
et
en exécutant des travaux dans des groupes plus ou moins nombreux. Dans de grands groupes, elle est particulièrement utile
parce
qu'elle permet à beaucoup de participant-e-s
d'apporter de brèves contributions sans l’intervention de
l’animatrice-teur, et parce que
l'exercice
peut être utilisé à plusieurs fins.
Quel est
son but ?
• fournir une situation qui permet aux participant-e-s de poser des questions sur les choses
qu’ils/elles comprennent mal
• aborder des sujets d'une manière non-linéaire, en associant des idées à travers plusieurs matières
et en mettant en évidence des
avancées questionnables et
des idées de fond
• stimuler la formulation
et l'examen
consciencieux des concepts
avant de les exprimer
• prévoir
des occasions pour les participant-e-s de clarifier et développer leurs idées sans devoir
affronter le jugement
des autres
Comment est-ce que je peux
le faire ?
L'animateur-trice explique les règles
du quescussion, qui sont :
o Tout ce
qui est dit doit être sous forme de question.
o Les participant-e-s doivent attendre jusqu'à
ce que quatre (ce nombre peut varier avec la
taille du groupe)
autres personnes
aient parlé avant
qu'elles
puissent parler
de nouveau.
o Pas d’énoncé déguisé (par exemple : Tous les enseignants portent du polyester, n’est-ce-pas?)
L'animateur-trice présente le sujet pour le quescussion. Cela
peut être :
o un problème (quelque chose
relativement complexe,
mais évidemment ceci doit être adapté au groupe) à
résoudre ou à
confronter, qui pourrait être moral, philosophique, social,
psychologique, littéraire, mathématique, ou scientifique ;
o une question
ou un énoncé provocateur soigneusement
formulé
o un texte
de difficulté et de longueur appropriées à analyser ou à discuter.
La durée de
la quescussion elle-même variera avec la tâche
qui a
été imposée, mais durera
rarement au delà de dix minutes voire
même moins. Les groupes doivent apprendre
comment bien
faire la quescussion, et vous pouvez vous attendre à
quelques silences entre
les questions quand vous utilisez cette technique pour la première fois. Ne vous inquiétez pas : ils/elles pensent. Alors, ne succombez pas à la tentation de finir la quescussion dès le premier silence de 10
ou 15 secondes.
Ressources
• Prof.
Paul
Bidwell, University of Saskatchewan, Canada
• Peter WHITE,
T-PULSE Graduate Teaching Workshop,
McGill University
• Siara ISAAC, ICAP, Université Claude
Bernard Lyon
1
Philip 6
x 6
(Philip
était un chercheur sur la
dynamique des groupes) (pour
18 à 36 personnes)
Des groupes de 6 personnes dont un-e rapporteur-e débattent pendant 6 mn (ou 15mn). Au
bout des six minutes tou-te-s les rapporteur-e-s changent de groupe dans le
sens des aiguilles d'une montre. Chaque personne arrivant d'un autre groupe va synthétiser ce qui vient
de se dire dans son précédent groupe pour faire rebondir la discussion. Tous les groupes désignent un nouveau
rapporteur-e et débattent pendant 6 mn. Puis
les
nouveaux rapporteur-e-s changent de groupe et ainsi de suite jusqu'à ce que
toutes les personnes de tous les groupes aient changé de table
une fois. Cette forme permet, avant une prise de décision par exemple,
d'avoir un aperçu
de tous les arguments
développés
par l'ensemble du groupe.
Autre version : entre chaque phase de débat chaque rapporteur-e exprime la synthèse de son groupe, un-e
animateur/trice synthétise
le tout sous la forme d'une
nouvelle problématique qui est débattue dans les nouveaux petits groupes après changement des rapporteur-e-s. Et ainsi
de suite.
Boule
de neige (ou flocon de neige)
(pour 16 à 48 personnes)
Cette forme peut
servir à l'élaboration
d'une charte
de vie collective par exemple.
L'assemblée
se divise en petits groupes de
deux personnes qui débattent de
la même problématique (durée : 10mn). Chaque couple rejoint un autre couple et il y
a débat à quatre personnes du sujet (durée
: 15mn). Chaque groupe de quatre
en
rejoint un autre et débattent à
huit (durée : 20mn). Chaque groupe de
huit fait une retransmission de
son débat au reste de l'assemblée.
Pour le flocon de neige, on commence
par prendre un temps seul, puis à
deux, quatre, huit. Ceci
est une méthode de maturation progressive.
Après
la restitution
collective, il peut
s'en
suivre une discussion sur les points de désaccord
La stratégie
Penser-Comparer-Partager
est conçue pour offrir à des
participant-e-s l'occasion de
partager leurs
idées,
solutions
ou questions avec leurs collègues. Plutôt que de suivre une méthode
traditionnelle où l’animateur pose une question
et un participant offre une réponse, la Penser-Comparer-Partager
encourage un niveau
de
participation
des participant-e-s
plus important et peut aider
à garder
l’attention des
participant-e-s sur la tâche à accomplir.
L'approche de collaboration permet également
à des participant-e-s de résoudre des
questions plus difficiles
qu'ils/elles le pourraient
individuellement.
Quel est
son but ?
• Laisser
du temps suffisant
pour penser, augmente la
qualité des réponses des participant-e-s.
• Les
participant-e-s
réfléchissent
aux concepts présentés.
• La recherche nous indique que nous
avons besoin de temps de
réflexion pour stocker de nouvelles idées
dans la mémoire.
Quand les animatrices-teurs présentent
trop d'information à la fois,
une quantité importante de
cette information est
perdue. Plus nous donnons à
des participant-e-s le temps
au Penser-Comparer-Partager pendant la séance, plus
les
informations critiques sont
retenues.
• Quand
les participant-e-s parlent
des nouvelles
idées, ils/elles sont forcés de les intégrer
avec leurs
connaissances antérieures. Leur incompréhension
du sujet est souvent
résolue pendant cette étape de discussion.
• Les
participant-e-s
sont plus disposé-e-s
à participer puisqu'ils/elles
n’ont pas la pression
de
répondre devant le groupe entier.
• Penser-Comparer-Partager est
facile à utiliser
sans préparation à l’avance.
• C’est une stratégie
facile à
utiliser avec les grands
effectifs. Comment est-ce que je peux
le faire ?
• Annoncez une matière ou
un problème de discussion à résoudre. (Exemple : Quelles
sont les
principales différences
entre les cellules végétales et
les
cellules
animales ?)
• Donnez aux participant-e-s au moins 10 secondes pour PENSER à leur propre réponse.
(La
recherche indique que la qualité
des réponses des participant-e-s s’améliore de manière significative quand vous
permettez du
"think time.")
• Demandez aux participant-e-s
de former un duo avec la personne
assise à côté
d’eux pour
COMPARER leur réponse ou solution.
• En conclusion,
faites appel aléatoirement
à quelques duos pour PARTAGER
leurs idées
avec le groupe.
• Indiquer les
créneaux d’horaires
pour chaque étape,
afin de vous assurer
que
les participant-
e-s sont efficaces
et qu’ils/elles restent centrés sur la
tâche.
• Vous pouvez favoriser
la
discussion en employant des tâches légèrement différentes pour chaque étape, comme en demandant `Quelles sont
les principales différences entre les cellules
végétales et
les cellules animales ?' pour l'étape de PENSER,
et ‘Quelle est
la
différence fonctionnelle la
plus significative entre
les cellules végétales et les cellules animales ?' pour l'étape de COMPARER.
Ressources
• Peter WHITE,
T-PULSE Graduate Teaching Workshop,
McGill University
• Siara ISAAC, ICAP, Université Claude
Bernard Lyon
1
Brainstorming
(pour une dizaine de
personnes)
Il s'agit d'une «
tempête de cerveau ». Tou-te-s les participant-e-s disent tout ce qui leur passe par la tête sur une question ou un thème donné. Une personne inscrit sur une affiche tout ce
qui est dit sans distinction. Dans une deuxième phase, les participant-e-s peuvent regrouper les propositions en créant des «
familles ». Ceci permet d'exprimer les idées les plus farfelues
et d'envisager le problème sous
des angles complètement inattendus.
Les
triades
C'est une
façon
de
mettre
en place
des discussions
à
trois
voix.
C'est
une
méthode
particulièrement utile
lorsque le groupe se penche sur des
questions ou des
problèmes personnels. Les participant-e-s sont divisés en groupe de trois: une personne 'parle', une
personne 'écoute' et une personne 'observe'. Une fois le thème débattu par les triades choisi, la
personne qui 'parle'
présente à celle qui 'écoute' le problème
ou l'exemple sur lequel il veut se
concentrer. La personne qui 'écoute' écoute et répond en proposant son soutien, en donnant des conseils. La personne qui 'observe' ne prend pas part à l'échange entre celui qui 'parle' et celui qui 'écoute'
mais enregistre
tout ce qui se passe et le restitue sous forme de résumé ou de manière
directe aux deux parties. A la fin de l'exercice, il est bien de faire un court bilan avant de changer les rôles et de recommencer le processus afin que chaque participant-e puisse
jouer tous les rôles.
Le bocal
à poisson
Dans cette
méthode, des participant-e-s écoutent sans commentaire tout d'abord, les
opinions ou les arguments d'un autre groupe sur un thème donné. Ainsi, un petit
groupe se tient au
centre entouré par le cercle formé par le grand groupe. Le petit groupe symbolise 'l'aquarium'
et le grand
groupe 'les
observatrices/teurs'.
Le petit groupe discute d'un sujet ou d'un
problème. Les 'observatrices/teurs' écoutent la discussion. Dans certains cas, il peut leur être
demandé de se joindre à l'aquarium et de contribuer à la discussion. Dans d'autres cas, les
'observatrices/teurs' discutent en plénière
de ce qu'ils ont entendu et de leurs réactions. Il est
possible que tous les participant-e-s se regroupent pour
cette
plénière. Cette technique
peut
aussi être utilisée
dans les jeux de rôles, par exemple
le petit groupe
joue le rôle d'enfants qui discutent de la manière dont ils
sont traités
par leurs parents et le grand groupe joue
le rôle des
parents
qui écoutent les
enfants
Etoile (pour 12 à 50 personnes)
Pour cette technique,
il
est important que tou-te-s
les
participant-e-s soient dans une
démarche de consensus.
On forme quatre petits groupes (il peut y
avoir davantage de petits groupes) qui discutent chacun dans un coin
d'une pièce de la même
problématique,
pendant
30mn.
Avant de débattre, chaque groupe a désigné une personne « interface » qui représentera le groupe dans la phase suivante
« L'interface » synthétise les propositions du petit groupe. Dans la phase suivante, les quatre
«interfaces » se retrouvent au centre de la pièce, expriment la synthèse de leur groupe et essaient de trouver un consensus. Pendant ce temps toutes les autres
personnes écoutent attentivement,
prennent des notes et
ne réagissent
pas (durée
20mn). Ensuite chaque
«
interface » retourne dans son petit groupe. Ce dernier désigne une nouvelle «
interface » et
rediscute pour faire d'autres propositions en prenant en compte ce qui vient de se dire (durée
15mn). Les quatre nouvelles « interfaces »
se retrouvent au centre et essaient de trouver un consensus avec
ces nouvelles propositions (15mn). Elles retournent dans leurs groupes
respectifs qui désignent une nouvelle
« interface » (15mn). Les dernières « interfaces
»
finalisent au centre la proposition
(15mn). C'est une forme qui permet la prise de décision.
Les
plénières
On peut y
revenir à la fin des exercices présentés, en particulier pour les sessions finales ou
après un travail en petits groupes, où des présentations sont faites devant le groupe entier. Les plénières permettent le partage d'expérience et d'idées avec
tout le groupe et génèrent un
sentiment de cohésion au
sein du groupe une fois l'exercice fini ou
les petits groupes dissolus.
Lorsque plusieurs petits groupes doivent présenter
leur travail au grand groupe, il est
intéressant et stimulant de
leur demander d'utiliser
des
formes plus créatives de présentation que la simple présentation verbale
Celles
dont
nous n’avons pas
parlé
- Les
mises en
situation
- Les
jeux de rôles
- Les études
de cas
Le point de vue du
Pédago : « En
formation,
toujours garder le meilleur pour la
fin
»
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