الأربعاء، 17 أكتوبر 2012

Rôle des ONGs dans le développement rural au Maroc


Rôle des ONGs dans le développement rural au Maroc
Article publié sur : www.Tanmia.ma

Le contexte international est marqué par l’adoption unanime des principes d’un développement territorial et participatif dans les pays en développement. Au Maroc ce contexte coïncide, d’une part, avec une volonté réelle de renforcer le rôle des collectivités territoriales et l’inscription de la décentralisation administrative dans le cadre de la régionalisation, et d’autre part la marge de manœuvre finalement permise aux organisations de la société civile. Dans ce contexte, ce sont développées les associations de développement local. Le plus spectaculaire est leur prolifération dans le milieu rural. Dans un élan spontané de développement les associations, les champs d’action ce sont multipliés et la taille et les moyens sont très variables mais leur contribution au développement et les conditions de leur durabilité méritent d’être démontré.

Dans notre étude nous nous sommes intéressés à l’analyse de ces associations qui interviennent sur le terrain, auprès de la population locale. Notre question principale porte sur les aspects de la contribution de ces organisations au développement territorial de la province de Ouarzazate. Celle-ci se caractérise par l’aridité de son climat, son éloignement des centres de décisions et la précarité des conditions de vie de sa population.

Pour répondre à cette question il fallait identifier ces associations, leurs conditions d’émergence et d’évolution ainsi que les activités et les projets qu’elles ont réalisées afin d’apprécier leurs apports aux territoires et à la population. L’analyse des données a révélé l’existence d’associations qui ont pour finalité de rendre service aux adhérents, notamment les associations féminines à travers les groupements en vue de développer des activités génératrices de revenus et les associations villageoises (en général masculines) pour l’insertion des projets d’infrastructures. Celles-ci agissent au niveau local à savoir le douar ou à la rigueur quelques douars des alentours. La deuxième catégorie d’associations que l’on a dénommé associations relais ou intermédiaires a pour objectifs de participer au développement territorial global avec la vocation de rechercher des financements et l’apport de projets. Elles interviennent dans le secteur d’irrigation, la palmeraie, de la commune ou dans quelques provinces.

L’analyse structurelle et fonctionnelle permet de conclure que les ADL dans la zone d’étude sont récemment crées. La majorité a moins de dix ans. Les plus dynamiques et les mieux organisées, d’entre elles, sont celles qui sont parrainées par une ONGs internationale ou créées dans le cadre de projets ou de programmes de développement. Ces dernières ont hérité de moyens et de savoirs- faire non négligeable leur permettant d’assurer l’encadrement des autres associations et des organisations communautaires. Elles disposent de structures permanentes et fonctionnent de façon professionnelle elles sont très peu nombreuses.

Les associations étudiées sont récente mais elles ont hérité de l’expérience des autres associations comme les associations des parents d’élèves, des usagers d’eau agricole et celles relatives à la gestion des équipements d’eau potable, grâce à leurs fondateurs qui font partie le plus souvent du corps de l’éducation nationale. Les associations locales font impliquer toutes les compétences socioprofessionnelles et intellectuelles locales. Toutes les générations contribuent à ce dynamisme. Les jeunes de 25 à 45 ans constituent la population la plus représentée. Les plus âgés sont plus réticents, peut être parce qu’elles perçoivent ce mouvement comme une menace pour les institutions traditionnelles. Les femmes sont en général incitées à se grouper, autour de petits projets générateurs de revenus le plus souvent agricoles ou quelques fois artisanaux. Désormais, elles prennent l’initiative et procèdent à la recherche des partenariats et des financements pour les projets qu’elles choisissent.

Les femmes rurales ont montré leur capacité à gérer et innover malgré leur analphabétisme. Les plus instruites se regroupent pour se mobiliser au service de leurs consœurs des localités enclavées, par l’apport des projets et la recherche des financements et des partenariats : C’est une nouveauté dans la région.

Les associations étudiées affichent une série d’objectifs allant dans le sens de satisfaction des besoins prioritaires de la population, l’amélioration des conditions de vie et de la protection de l’environnement. Les projets et les actions les plus importants sont souvent réalisés dans le cadre de la mise en œuvre des projets cofinancés. Hors de ce cadre, les initiatives sont nombreuses mais leurs réalisations sont très faibles, quand même elles sont intéressantes. En l’absence de financement, les associations sont obligées de réfléchir aux potentialités locales même si au début elles s’insèrent dans des actions caritatives, de sensibilisation et d’alphabétisation.

Malgré leurs faiblesses, les associations expriment une volonté ardue à faire partie du changement par en s’insérant dans la communauté, à participer à la réalisation des programmes publics, à rechercher des partenariats mais aussi à lancer des appels à la solidarité. Les ressortissants qui vivent à l’étranger, Les cadres de l’Etat ou les entrepreneurs des villes avoisinantes contribuent aussi à la réalisation de toutes ces volontés.

L’intervention des ONGs  au niveau local n’est pas toujours perçue positivement. Elle est soupçonnée d’être à l’origine de la régression du bénévolat au niveau local. La population voyant l’argent drainer, et n’en profitant pas directement, pense être manipulée par les leaders associatifs. De leurs côtés ces leaders cherchent l’affirmation à travers la recherche des partenariats étrangers tout en restant susceptibles à l’égard des associations homologues et l’administration. Les rares tentatives de réseautage qui n’ont pas échoué ne sont pas encore opérationnelles.

Les ONGs internationales ainsi que les autres institutions offrent des opportunités de financement pour des projets. A l’heure actuelle, et ce malgré les contraintes, on peut dire qu’un acteur social est entrain d’émerger. Sa dynamique sociale est palpable mais il est loin de provoquer des changements économiques. Les volontés sont là mais les besoins sont flagrants en matière de financement, de formation et de renforcement des capacités de gestion et de management des projets. Malheureusement le concept du droit au développement n’est pas encore mobilisé sur le terrain et une autonomisation des populations et des organisations n’est pas à l’ordre du jour. L’Etat est encore loin de la mise en œuvre de son discours sur la véritable implication de tous les acteurs au développement et leur participation à la prise de décision sur la base de négociations et de concertation.


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