POUR UNE BONNE PÉDAGOGIE.
On ne peut enseigner avec profit que graduellement et peu à peu. Le
maître doit donc commencer par présenter les principaux problèmes d’une science
donnée, chapitre par chapitre. Pour faciliter les choses, il les expose
sommairement, en tenant compte des possibilités intellectuelles de ses élèves
et de leur capacité à recevoir les notions mises à leur portée, jusqu’à la fin
du cours. Ce faisant, l’étudiant prend l’habitude de son sujet, qui, cependant,
est encore faible et approximative. Au mieux, elle doit lui permettre de
comprendre et de connaître les questions qui s’y rattachent.
Ensuite, le maître reprend le même sujet pour la seconde fois, mais
à un niveau plus élevé. Il ne se contente pas de résumer : il commente et
explique en détail. Il indique les questions controversées et la forme qu’elles
ont prise, et cela jusqu’à la fin du cours. De cette façon, il entraîne ses
élèves. Là-dessus, il les ramène en arrière, maintenant qu’il les a placés sur
un terrain solide. Il ne laisse dans l’ombre aucun point compliqué, vague ou
obscur. Il révèle tous les mystères, tant et si bien que, finalement,
l’étudiant en a pris tout à fait l’habitude (malaka). Telle est la bonne
méthode, en trois étapes – ou moins, pour les élèves les plus doués.
Ibn Khaldoun, Discours sur l’histoire universelle (al-Muqaddima),
1377
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